Agnès Hamza est une française installée au Caire, en Egypte.
L’enseignante d’arabe est arrivée de la région parisienne il y a 33 ans et y a fondé sa famille.
Aujourd’hui à la retraite, elle s’est investie depuis 3 ans dans un projet de culture de micro-pousses (très jeunes pousses) initié par une entreprise locale, Schaduf, qui lui en a transféré la réalisation.
Ce mini-projet, pour l’instant informel, est saisonnier (de octobre à début mai) à cause des fortes chaleurs estivales.
Il a pour objectif de produire une nourriture saine et biologique et de développer le goût pour les saveurs et une alimentation nouvelles.
C’est dans le quartier populaire et conservateur de Al-Basatine que Agnès a rencontré Taha et sa femme.
Taha, très intéressé par la culture, est également le responsable d’une mosquée et c’est sur le toit de celle-ci que, depuis deux ans, ils développent la culture des micro-pousses, qu’il consomme lui-même avec sa famille.
Il s’occupe des plantations. Agnès gère les achats (petit matériel, écorces de palmier, pots en terre, étiquettes, plateaux, graines, etc.) et la distribution, tout en participant activement, chaque mardi, à la récolte et au conditionnement.
Les déchets des micro-pousses sont ensuite donnés aux animaux (poules, moutons, etc.) élevés sur les toits des bâtiments adjacents.
Si les micro-pousses sont tendances dans le monde occidental, le produit est nouveau sur les étals égyptiens.
En dépit de l’accessibilité du produit, les consommateurs sont majoritairement des expatriés et des égyptiens aisés du quartier résidentiel de Maadi.
Agnès devra donc bientôt faire un choix : pour distribuer ses produits très goûteux à des chaînes de supermarchés et à des restaurants intéressés par son initiative, il va falloir qu’elle sorte de l’informel et qu’elle crée son entreprise. Un nouveau challenge pour une femme résolument tournée vers le bien-être alimentaire.
Le Caire, 2020-2021